In Da Paint

In Da Paint, une série d’illustrations dédiée aux joueurs qui ont marqué l’histoire de la NBA.

Zinedine Zidane

 

Le soleil glissait déjà derrière les collines et Charles sortait à peine de l’entraînement. Mais c’était plus fort que lui. Il méditait cette escapade depuis des semaines. C’était pour ce soir. La route était longue. Depuis Philadelphie il fallait bien compter 5 heures de route. Les bouchons de New York étaient inévitables. Autant compter dès maintenant une heure de plus. Et le retour avant l’entraînement demain matin… Il connaissait son coach Matt Guokas. S’il n’avait ne serait-ce que dix minutes de retard, il devrait passer 2 ou 3 heures interminables à faire des exercices laborieux et stupides. Pas le temps de penser à tout ça, Charles était déjà au volant de son premier salaire, un belle Camaro cabriolet bleue nuit. Le voyage se passait sans encombre ; Les Burger King et les motels tous identiques se répétaient dans un manège incessant. La faim commençait à se faire sentir. La valse des chaines de burgers n’y étaient pas pour rien. Il était parti depuis moins d’une heure et avait déjà fait étape pour en engloutir un, rien qu’un. Rien qu’un…S’il ne s’arrêtait pas prochainement, c’est la faim qui le dévorerait. Il ferait escale au prochain boui-boui avant de reprendre la route. Trois burgers plus tard, retour sur l’Interstate 95. Il était bientôt 20 heures et NYC était encore à 60 miles. Alors Springfield… Springfield et son Hall of fame. C’était là sa destination. Il voulait voir le bâtiment de ses yeux ; s’asseoir et le contempler. Sentir et puiser sa force mystique. Il le savait, le vaisseau, peuplé des fantômes des légendes du Basket, serait un jour aussi le sien. Un jour, son maillot flotterait tout en haut comme le drapeau d’un pirate. Il serait lui aussi, comme son idole Julius Erving, éternel parmi les éternels. Les lumières de Staten Island disparaissaient dans le rétroviseur tandis que les vers lumineux de New York avaient surgi. Sans compter ces saletés de bouchons il restait facilement 3 heures de route et le ventre de Sir Charles se manifestait encore.

Le soleil glissait déjà derrière les collines et Charles sortait à peine de l’entraînement. Mais c’était plus fort que lui. Il méditait cette escapade depuis des semaines. C’était pour ce soir.
La route était longue. Depuis Philadelphie il fallait bien compter 5 heures de route. Les bouchons de New York étaient inévitables. Autant compter dès maintenant une heure de plus. Et le retour avant l’entraînement demain matin… Il connaissait son coach Matt Guokas. S’il n’avait ne serait-ce que dix minutes de retard, il devrait passer 2 ou 3 heures interminables à faire des exercices laborieux et stupides. Pas le temps de penser à tout ça, Charles était déjà au volant de son premier salaire, un belle Camaro cabriolet bleue nuit.
Le voyage se passait sans encombre ; Les Burger King et les motels tous identiques se répétaient dans un manège incessant. La faim commençait à se faire sentir. La valse des chaines de burgers n’y étaient pas pour rien. Il était parti depuis moins d’une heure et avait déjà fait étape pour en engloutir un, rien qu’un. Rien qu’un…S’il ne s’arrêtait pas prochainement, c’est la faim qui le dévorerait. Il ferait escale au prochain boui-boui avant de reprendre la route.
Trois burgers plus tard, retour sur l’Interstate 95. Il était bientôt 20 heures et NYC était encore à 60 miles. Alors Springfield…
Springfield et son Hall of fame. C’était là sa destination. Il voulait voir le bâtiment de ses yeux ; s’asseoir et le contempler. Sentir et puiser sa force mystique. Il le savait, le vaisseau, peuplé des fantômes des légendes du Basket, serait un jour aussi le sien. Un jour, son maillot flotterait tout en haut comme le drapeau d’un pirate. Il serait lui aussi, comme son idole Julius Erving, éternel parmi les éternels.
Les lumières de Staten Island disparaissaient dans le rétroviseur tandis que les vers lumineux de New York avaient surgi. Sans compter ces saletés de bouchons il restait facilement 3 heures de route et le ventre de Sir Charles se manifestait encore.

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Kevin Garnett n’est pas ce qu’on pourrait appeler un bon élève. S’il est studieux, appliqué et besogneux sur le parquet, il est en revanche paresseux, distrait et insolent sur les bancs de l’école. Cas typique d’un gamin en échec scolaire et à l’avenir sombre. Son attitude et ses résultats scolaires auraient dû briser ses espoirs de carrière en NBA. L’empêcher d’intégrer une bonne université, trajectoire idéale pour la Grande Ligue. Mais c’est l’inverse qui se produit. Trouvant les portes des Universités closes, il choisit en désespoir de cause de se présenter à la Draft. Les franchises ne s’y trompent pas, et Minnesota flaire le bon coup. Elle recrute Da Kidd en 5e position de la Draft 1995. L’enfant qui n’a que 19 ans n’en mène pas large dans les vestiaires. En 20 ans de carrière, Da Kid devient Da Man, puis The Big Ticket. Il grandit, s’épanouit, et s’impose. Avec son jeu, sa hargne et ses mauvaises manières.

Kevin Garnett n’est pas ce qu’on pourrait appeler un bon élève. S’il est studieux, appliqué et besogneux sur le parquet, il est en revanche paresseux, distrait et insolent sur les bancs de l’école. Cas typique d’un gamin en échec scolaire et à l’avenir sombre.
Son attitude et ses résultats scolaires auraient dû briser ses espoirs de carrière en NBA. L’empêcher d’intégrer une bonne université, trajectoire idéale pour la Grande Ligue. Mais c’est l’inverse qui se produit. Trouvant les portes des Universités closes, il choisit en désespoir de cause de se présenter à la Draft. Les franchises ne s’y trompent pas, et Minnesota flaire le bon coup. Elle recrute Da Kidd en 5e position de la Draft 1995. L’enfant qui n’a que 19 ans n’en mène pas large dans les vestiaires.
En 20 ans de carrière, Da Kid devient Da Man, puis The Big Ticket. Il grandit, s’épanouit, et s’impose. Avec son jeu, sa hargne et ses mauvaises manières.

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larry bird gs BR 2

 

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Dans les travées assourdissantes de la salle, l’air est irrespirable, l’ambiance électrique. J’ai craqué ma paye et traversé le pays pour assister à ce match. Moi qu’on dit plutôt placide, effacé parfois, à cet instant je bous, je vocifère. Je maudis la foule qui porte l’adversaire. Et ce mec à coté de moi, s’il continue de s’agiter je vais le démantibuler. J’ai déjà sa bière sur mes sneakers… Rien à foutre de ses excuses il peut se les garder, si je me reprends une goutte, je lui fais avaler son gobelet. Vas-y, respire. Essaie de retrouver ton calme. Jusqu’ici tout va bien. 3 points d’avance, il reste 15 secondes, Tony est là ; il fait tout. Il porte l’équipe. Je tremble comme une feuille. Allez, encore 15 secondes et nous serons champions. Du coté adverse la prétendue star veut se la jouer sauveur. Elle prend le shoot à trois points. Je vais défaillir. Sur l’arceau ! Il reste 10 secondes. ça sent très bon. Je serre tant les poings que mes ongles percent ma peau et créent des stigmates. Je ne suis pas croyant mais à cet instant j’ai envie de croire. A suivre…

Dans les travées assourdissantes de la salle, l’air est irrespirable, l’ambiance électrique. J’ai craqué ma paye et traversé le pays pour assister à ce match.
Moi qu’on dit plutôt placide, effacé parfois, à cet instant je bous, je vocifère. Je maudis la foule qui porte l’adversaire. Et ce mec à coté de moi, s’il continue de s’agiter je vais le démantibuler. J’ai déjà sa bière sur mes sneakers… Rien à foutre de ses excuses il peut se les garder, si je me reprends une goutte, je lui fais avaler son gobelet.
Vas-y, respire. Essaie de retrouver ton calme. Jusqu’ici tout va bien. 3 points d’avance, il reste 15 secondes, Tony est là ; il fait tout. Il porte l’équipe. Je tremble comme une feuille. Allez, encore 15 secondes et nous serons champions. Du coté adverse la prétendue star veut se la jouer sauveur. Elle prend le shoot à trois points. Je vais défaillir. Sur l’arceau ! Il reste 10 secondes. ça sent très bon. Je serre tant les poings que mes ongles percent ma peau et créent des stigmates. Je ne suis pas croyant mais à cet instant j’ai envie de croire.

A suivre…

in da paint ray allen the shoot Gary Storck

Dans les travées assourdissantes de l’American Airlines Arena, l’air est irrespirable, l’ambiance électrique. Même si mes mercredis soirs sont habituellement dédiés au poker entre voisins, jamais je n’aurais raté ce match. La foule instable tournoie, chancelle. Une seule chute et c’est l’effet domino. Tout le monde est debout, sa balançant de gauche à droite, d’avant en arrière, pour trouver entre deux épaules une fenêtre donnant sur le match. Mon voisin est hystérique. Un pantin furieux qui se désarticule et me boxe les côtes en permanence. Je regrette tant d’avoir « si malencontreusement » renversé la moitié de ma bière sur ses chaussures… Vengeance c’est vrai un peu minable mais qui soulage. 3 points de retard, 8 secondes de jeu, ça devient mission impossible. Mais seulement trois points de retard et 8 secondes à jouer, c’est déjà improbable. Le temps s’écoule, et Lebron vient de rater ce qui ressemble à un shoot décisif. Chris Bosh arrache la balle des mains de Gino et entretient l’espoir. Il l’envoie à Ray Allen qui s’écarte à trois points. 5 secondes. 4 sont superflues. Dès lors, même s’il y a encore égalité, les jeux sont faits. Les Spurs sont à terre, leur public avec. Jesus est un assassin. Un assassin et un sauveur, qui fait jaillir le bonheur des tombes des malheureux. C’est la beauté du sport. La foule, extatique et digne d’une chorale, chante sa joie d’une seule voix. L’autre partie public est décomposée. Des fleurs sur des tombes. C’est la beauté du sport.

 

Game 6 - NBA Finals

 

 

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serie basket robertson gs BR L’été 49 était suffocant. La chaleur accablante écrasait tout l’Indiana depuis des mois. le jeune Oscar brûlait d’impatience que l’automne ne s’abatte enfin. Les vapeurs exhalées par le bitume avalaient les rez de chaussée et ses habitants. Seule la tête d’Oscar semblait flotter au dessus des nuages. Lui qui n’avait même pas 12 ans ! Le gamin grandissait dans l’une des banlieues les plus désolées de la ville. La vie était difficile pour les parents, mais les jeunes enfants trouvaient dans ce territoire un terrain de jeu exceptionnel. Ici le bras d’une poupée. Là bas la carcasse rouillée d’un vieux transistor ; tous les objets qui jonchaient le sol formaient un trésor pour l’imaginaire et une source intarissable d’amusement. Le gamin Oscar était un des ces échappés du réel. Un épargné éphémère, encore préservé des privations, des violences racistes et de la colère. On raconte que d’un pneu, de vieux chiffons et d’agrafes usagées il avait fait naître son premier ballon de basket.

 

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serie basket reggie miller gs ok Ahh… ce que j’ai pu dire – ou faire- de conneries ! Au Madison, j’ai toujours tendance à m’emporter, à me laisser embarquer par le match. Là-bas, la victoire devient plus importante que n’importe quelle cause défendue dans mes films. Je me rappellerai toutes ma vie de ma provocation la plus inopportune. 1994. Jordan parti, tout le monde croit à sa chance. La finale de conférence Est voit mes Knicks affronter les Pacers, les 2 équipes refusent de se lâcher. Lors du fameux match 5, au MSQ, l’issue ne laisse guère de doutes, et doit voir NYC prendre l’avantage dans la série. A l’orée du 4e quart temps, nous menons 70 à 58. Le public est serein, et attend la fin du match pour exulter. Ce grand échalas de Reggie Miller est dans la difficulté (14 points dans les 3 1ers Quart-Temps), et sans lui les Pacers peuvent directement rentrer au vestiaire. Le public veut s’assurer la victoire de son équipe, et entonne en choeur « Cheryl, Cheryl ». Le refrain descend des tribunes pour tomber dans l’oreille du joueur concerné, Reggie Miller, et rappeler à son bon souvenir qu’il n’est que le frère de la meilleure joueuse de basket des Etats-Unis. Chaque parole semble fragiliser un peu plus le joueur. Toujours enclin à la surenchère, je décide de profiter de ma place au premier rang pour lui glisser moi aussi quelques mots doux et bien choisis. Et là l’improbable se produit. Plutôt que de déstabiliser Reggie, mes paroles semblent le remobiliser. Il me jette un regard foudroyant digne d’un western de Sergio Leone. le duel est engagé. Le ballon lui arrive entre les mains. Il shoote, et le cale. Il me fixe à nouveau, le regard plus noir. UNE BALLE ENTRE LES YEUX Un 3 points ; puis deux. Le score se resserre. Chaque succès du shooteur s’accompagne d’un regard à mon intention. Chaque panier, chaque échange de regard le revitalisent et m’acculent un peu plus. La gêne et la douleur m’empoignent. J’ai l’impression que ma provocation a fait resurgir toute son enfance faite de moqueries et d’humiliations. Ce géant, auparavant chétif et boiteux, dotées d’oreilles disproportionnées, avait passé sa jeunesse dans l’ombre d’une soeur auréolée de réussite. Cette jeunesse compliquée paraissait rejaillir à cet instant. Lui, né avec des problèmes de hanches, à qui l’on avait promis de claudiquer toute sa vie, à qui le basket semblait interdit, semblait tenir là sa revanche. Une revanche prise sur tous ceux qui l’avait fait souffrir, et qui aujourd’hui lui donnaient la force d’être au dessus de tous. Il finit le match à 39 points, dont 25 dont le dernier quart temps. Il avait donné la victoire à son équipe, et une leçon d’humilité aux autres.

Spike Lee

 

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In Da Paint by Gary, Kobe Bryant – The Black Mamba In Da Paint Posted on 14 août 2014 by Gary Storck in In Da Paint // 0 Comments Kobe Bryant, infatigable travailleur, est possédé par l’obsession maladive qui fait les champions. J’ai passé une saison dans le staff des Lakers. Pourtant Bryant reste une énigme pour moi. Comme tout le monde, je cerne son personnage public. Sur le terrain, tout le monde connait le Black Mamba, son jeu, ses moves, son orgueil et sa hargne. Mais qui est-il dans le fond ? Exceptions faites du Fish et de Phil Jackson, qui peut se targuer de le connaître réellement, d’avoir un jour palpées ses douleurs et ses angoisses ? Je me rappelle clairement de la tournée annuelle dans la conférence Est cette année là. Nous dormions à l’hôtel tous les soirs. Après les matchs, le coach demandait à toute l’équipe de se réunir dans le salon pour discuter du match, ou simplement passer du temps ensemble. Le Shaq, toujours enclin à sacrifier son amour propre pour amuser la galerie, Ron Harper exhibant ses nouvelles sneakers. Pourtant, de la semaine, personne n’a croisé KB dans ces parties communes et fédératrices. Sitôt arrivé à l’hôtel il regagnait sa chambre où l’attendaient les montagnes de vidéos qu’il avait demandées. Le Fish nous avait expliqué que les soirs de défaite, Kobe s’enfermait pour revoir le match. Il le disséquait et l’analysait dans les moindres détails, pointait les erreurs collectives, mais surtout ses défaillances personnelles. Entre minuit et deux heures du matin, les insomniaques pouvaient le voir passer, mâchoire serrée et ballon en mains, pour une interminable série de shoot déterminée selon les échecs de la soirée. Il n’était pas rare, en arrivant à la salle d’entrainement le lendemain matin, de le retrouver terminant sa série nocturne. Coach Jackson répétait sans cesse que le jour où Kobe sortirait de sa chambre pour devenir un leader même en dehors du terrain, il deviendrait le meilleur joueur du monde. C’était certainement le seul argument qui aurait pu faire fléchir l’individualisme immodéré de Kobe. Nous verrons dans quelques années s’il est parvenu à suive ce précieux conseil.
Kobe Bryant, infatigable travailleur, est possédé par l’obsession maladive qui fait les champions.
J’ai passé une saison dans le staff des Lakers. Pourtant Bryant reste une énigme pour moi. Comme tout le monde, je cerne son personnage public. Sur le terrain, tout le monde connait le Black Mamba, son jeu, ses moves, son orgueil et sa hargne. Mais qui est-il dans le fond ? Exceptions faites du Fish et de Phil Jackson, qui peut se targuer de le connaître réellement, d’avoir un jour palpées ses douleurs et ses angoisses ?
Je me rappelle clairement de la tournée annuelle dans la conférence Est cette année là. Nous dormions à l’hôtel tous les soirs. Après les matchs, le coach demandait à toute l’équipe de se réunir dans le salon pour discuter du match, ou simplement passer du temps ensemble. Le Shaq, toujours enclin à sacrifier son amour propre pour amuser la galerie, Ron Harper exhibant ses nouvelles sneakers. Pourtant, de la semaine, personne n’a croisé KB dans ces parties communes et fédératrices. Sitôt arrivé à l’hôtel il regagnait sa chambre où l’attendaient les montagnes de vidéos qu’il avait demandées. Le Fish nous avait expliqué que les soirs de défaite, Kobe s’enfermait pour revoir le match. Il le disséquait et l’analysait dans les moindres détails, pointait les erreurs collectives, mais surtout ses défaillances personnelles. Entre minuit et deux heures du matin, les insomniaques pouvaient le voir passer, mâchoire serrée et ballon en mains, pour une interminable série de shoot déterminée selon les échecs de la soirée. Il n’était pas rare, en arrivant à la salle d’entrainement le lendemain matin, de le retrouver terminant sa série nocturne.
Coach Jackson répétait sans cesse que le jour où Kobe sortirait de sa chambre pour devenir un leader même en dehors du terrain, il deviendrait le meilleur joueur du monde. C’était certainement le seul argument qui aurait pu faire fléchir l’individualisme immodéré de Kobe. Nous verrons dans quelques années s’il est parvenu à suive ce précieux conseil.

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S'il fallait créer l'ultime superstar du Basket, ce serait un joueur aux capacités athlétiques extraordinaires. Un joueur qui dominerait son sport par ses innombrables talents. Il posséderait aussi une éthique de travail infatigable, repoussant sans cesse ses limites pour atteindre la victoire. Ce serait un compétiteur acharné, qui s'imposerait par sa seule volonté. Il posséderait la vision et le talent artistique pour apporter une nouvelle dimension à ce sport. Il serait aussi un meneur d'hommes, capable de galvaniser ses coéquipiers. Il saurait aussi s'élever à la hauteur de la situation, encore et encore. Il serait passionné par le jeu, et cette passion élèverait ses performances au plus haut niveau. Il captiverait les fans par son talent et son charisme. Et à tout moment, il se comporterait avec classe et dignité, devenant l'ambassadeur parfait de son sport. Cela semble presque impossible de trouver toutes ces qualités en un seul joueur. Mais pourtant ce joueur a existé. Michael Jordan, un joueur pour qui rien ne semblait impossible. Un joueur qui était la définition même de l'excellence au basketball. Introduction du documentaire Michael Jordan, joueur du siècle Voilà un documentaire que beaucoup d'entre nous ont vu et revu à l'époque de la VHS. Même le film propagandiste Les Dieux du Stade, commandé à Leni Riefenstahl par Hitler à l'occasion des J.O de Berlin (1936), et qui compare les sportifs nazis à des dieux grecs, paraît subtile en comparaison. Par leur discours et leur réalisation, ces films sont conçus de manière à ce que certains esprits assimilent leurs idées, sans possibilité de remise en question. Est-ce qu'un joueur peut atteindre l'excellence ? Peut-on affirmer que MJ est le joueur du siècle ? Chacun est libre de le penser, le prouver c'est plus compliqué. Lebron ou MJ ? Kobe ou MJ ? Dieu ou MJ ? Certains diront que KB8 a tout pompé sur Jordan. Mais Jordan a t-il tout inventé ? N'y a t-il aucun joueur qui l'ait inspiré ? Ne connaissait il pas Doctor J ? Est ce que His Airness dominerait son sport à notre époque ? Toutes ces questions sans réponse et qui font notre plaisir lorsqu'on peut en parler ! S’il fallait créer l’ultime superstar du Basket, ce serait un joueur aux capacités athlétiques extraordinaires. Un joueur qui dominerait son sport par ses innombrables talents. Il posséderait aussi une éthique de travail infatigable, repoussant sans cesse ses limites pour atteindre la victoire. Ce serait un compétiteur acharné, qui s’imposerait par sa seule volonté. Il posséderait la vision et le talent artistique pour apporter une nouvelle dimension à ce sport. Il serait aussi un meneur d’hommes, capable de galvaniser ses coéquipiers. Il saurait aussi s’élever à la hauteur de la situation, encore et encore. Il serait passionné par le jeu, et cette passion élèverait ses performances au plus haut niveau. Il captiverait les fans par son talent et son charisme. Et à tout moment, il se comporterait avec classe et dignité, devenant l’ambassadeur parfait de son sport.
Cela semble presque impossible de trouver toutes ces qualités en un seul joueur. Mais pourtant ce joueur a existé. Michael Jordan, un joueur pour qui rien ne semblait impossible. Un joueur qui était la définition même de l’excellence au basketball.
Introduction du documentaire Michael Jordan, joueur du siècle
Voilà un documentaire que beaucoup d’entre nous ont vu et revu à l’époque de la VHS. Même le film propagandiste Les Dieux du Stade, commandé à Leni Riefenstahl par Hitler à l’occasion des J.O de Berlin (1936), et qui compare les sportifs nazis à des dieux grecs, paraît subtile en comparaison. Par leur discours et leur réalisation, ces films sont conçus de manière à ce que certains esprits assimilent leurs idées, sans possibilité de remise en question.
Est-ce qu’un joueur peut atteindre l’excellence ? Peut-on affirmer que MJ est le joueur du siècle ? Chacun est libre de le penser, le prouver c’est plus compliqué.
Lebron ou MJ ? Kobe ou MJ ? Dieu ou MJ ? Certains diront que KB8 a tout pompé sur Jordan. Mais Jordan a t-il tout inventé ? N’y a t-il aucun joueur qui l’ait inspiré ? Ne connaissait il pas Doctor J ? Est ce que His Airness dominerait son sport à notre époque ?
Toutes ces questions sans réponse et qui font notre plaisir lorsqu’on peut en parler !

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C’était l’heure de la révérence pour Julius Erving. A bientôt 37 ans et comme tant d’autres fois, DR. J allait regagner les vestiaires sous les acclamations de la foule et célébrer la victoire avec son équipe. Mais cette fois-ci, les ovations du public semblaient teintées d’amertume. Le résultat du match n’avait pas d’importance. Julius s’apprêtait à retirer son jersey pour la dernière fois. Ce même jersey qui, quelques années plus tard, flotterait comme un étendard au sommet du Wells Fargo Center. Mais il allait laisser une autre empreinte indélébile. Il fut le premier à tenter et réussir le Big One (ndlr : un dunk avec le pied d’appui au niveau de la ligne de lancer-franc) au Slam Dunk Contest de 1976. Son jeu spectaculaire avait inspiré la jeune génération. Jordan lui rendit le plus bel hommage au Slam Dunk Contest de 1988. En reproduisant ce geste fabuleux, il rendit à DR. J la paternité du Showtime. C’était l’heure de la révérence pour Julius Erving. A bientôt 37 ans et comme tant d’autres fois, DR. J allait regagner les vestiaires sous les acclamations de la foule et célébrer la victoire avec son équipe. Mais cette fois-ci, les ovations du public semblaient teintées d’amertume. Le résultat du match n’avait pas d’importance. Julius s’apprêtait à retirer son jersey pour la dernière fois. Ce même jersey qui, quelques années plus tard, flotterait comme un étendard au sommet du Wells Fargo Center.
Mais il allait laisser une autre empreinte indélébile. Il fut le premier à tenter et réussir le Big One (ndlr : un dunk avec le pied d’appui au niveau de la ligne de lancer-franc) au Slam Dunk Contest de 1976. Son jeu spectaculaire avait inspiré la jeune génération. Jordan lui rendit le plus bel hommage au Slam Dunk Contest de 1988. En reproduisant ce geste fabuleux, il rendit à DR. J la paternité du Showtime.

 

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Le haut en couleur Gary Payton était un superbe joueur reconnu pour ses qualités sportives et rhétoriques. Extraits choisis : My name is (à propos de lui même) : « Ne vous inquiétez pas. Dans quelques années, on dira que Magic Johnson jouait comme un certain Gary Payton. » Punchline et K.O prémonitoire : 1999, le naïf Jamie Feick des Nets veut jouer sur le terrain favori du Glove. Réponse tout en nuance de Payton : « Mec, sérieux, tu seras même plus en NBA l’an prochain… De quoi tu parles ? » Le petit Feick repartira en pleurs et se remémorera certainement cette punchline prémonitoire lorsqu’il apprendra quelques mois plus tard que son contrat est rompu… Les valeurs d’un trash-talker : Le haut en couleur Gary Payton était un superbe joueur reconnu pour ses qualités sportives et rhétoriques. Extraits choisis :
My name is (à propos de lui même) :
« Ne vous inquiétez pas. Dans quelques années, on dira que Magic Johnson jouait comme un certain Gary Payton. »
Punchline et K.O prémonitoire :
1999, le naïf Jamie Feick des Nets veut jouer sur le terrain favori du Glove. Réponse tout en nuance de Payton :
« Mec, sérieux, tu seras même plus en NBA l’an prochain… De quoi tu parles ? »
Le petit Feick repartira en pleurs et se remémorera certainement cette punchline prémonitoire lorsqu’il apprendra quelques mois plus tard que son contrat est rompu…
Les valeurs d’un trash-talker :
« je ne vais jamais trop loin … j’essaye juste de m’immiscer dans l’esprit des adversaires, de focaliser leur attention sur moi » …  » je suis parfois accusé, à tort, d’être un trash tallker. [les arbitres et des spectateurs] supposent immédiatement que vous êtes ordurier, outrancier. Mais je pourrais parler à certains de ce qui se passe dans leur famille… »
Le trash-talker trash-talké :
1992, Payton à Jordan :
« Je viens de signer mon contrat, je vais m’acheter une Ferrari comme toi. »
Réponse de Jordan :
« Toi, tu les achètes. Moi, on me les offre ! »
Parole du sage George Karl (coach des SuperSonics de Seattle de 1992 à 1998) :
« On a parfois envie de lui rentrer dedans mais il emmerde quand même plus nos adversaires que nous ».

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Dennis est une des personnes les plus complexes qu’il m’a été donné de rencontrer. Toujours là où l’on ne l’attendait pas. Toujours à contre-courant. Pour lui, un mariage à la vie à la mort se fonde sur le désir et dure 3 semaines. Donnez-lui à défendre la veuve et l’orphelin, il soutiendra le dictateur. Un repas est équilibré si l’excès de graisse équivaut à son excès de sucre. Chuck [ndlr : Daly, entraîneur des Detroit Pistons de 1983 à 1992] l’avait bien compris. Je les ai surpris un soir d’après-match, seul à seul dans le vestiaire du Palace d’Auburn Hills. A l’heure où les âmes ont quitté le navire, que les lumières du pont se sont éteintes et que la brise a chassée la chaleur étouffante de la fin du match. On connaissait la relation que nourrissaient les deux hommes. Dennis était une personne seule et fragile, qui avait grandi sans connaitre l’insouciance de la jeunesse. Le coach en était conscient et donnait à Dennis certains conseils qu’un père aurait transmis à son fils. Le cœur du joueur était dévoré par les rancœurs et était incapable de donner de l’amour, encore plus d’en recevoir. Il n’accordait sa confiance à personne, sauf peut-être à ce coach compréhensif qui savait comprendre et partager ses douleurs. Daly saisissait que ses Bad Boys ne soulèverait le précieux trophée qu’en s’appuyant sur l’âpreté de leur jeu. Le message passait, sauf auprès du Worm. Si on lui demandait de faire le sale boulot défensif, il shootait toujours plus allègrement. Un jour, le coach lui avait demandé d’exécuter la basse besogne, et d’aller davantage au rebond. Le soir même, Dennis lui répondait. A sa manière toujours ; en conférence de presse, il se déclarait capable de marquer 15 points par match. Toujours à contre-courant je vous dis ! Daly, qui connaissait son joueur, ne s’en outrait pas plus que de rigueur. Il le convoqua immédiatement après le match. Dennis, fier de son 9/15 au shoot, savait que cette prise d’initiative plongerait son coach dans une colère sourde et silencieuse, qui bientôt éclaterait. Ce soir là, dans l’isolement de ce vestiaire vide, Daly lui répondit ainsi : Dennis est une des personnes les plus complexes qu’il m’a été donné de rencontrer. Toujours là où l’on ne l’attendait pas. Toujours à contre-courant. Pour lui, un mariage à la vie à la mort se fonde sur le désir et dure 3 semaines. Donnez-lui à défendre la veuve et l’orphelin, il soutiendra le dictateur. Un repas est équilibré si l’excès de graisse équivaut à son excès de sucre.
Chuck [ndlr : Daly, entraîneur des Detroit Pistons de 1983 à 1992] l’avait bien compris. Je les ai surpris un soir d’après-match, seul à seul dans le vestiaire du Palace d’Auburn Hills. A l’heure où les âmes ont quitté le navire, que les lumières du pont se sont éteintes et que la brise a chassée la chaleur étouffante de la fin du match.
On connaissait la relation que nourrissaient les deux hommes. Dennis était une personne seule et fragile, qui avait grandi sans connaitre l’insouciance de la jeunesse. Le coach en était conscient et donnait à Dennis certains conseils qu’un père aurait transmis à son fils. Le cœur du joueur était dévoré par les rancœurs et était incapable de donner de l’amour, encore plus d’en recevoir. Il n’accordait sa confiance à personne, sauf peut-être à ce coach compréhensif qui savait comprendre et partager ses douleurs.
Daly saisissait que ses Bad Boys ne soulèverait le précieux trophée qu’en s’appuyant sur l’âpreté de leur jeu. Le message passait, sauf auprès du Worm. Si on lui demandait de faire le sale boulot défensif, il shootait toujours plus allègrement. Un jour, le coach lui avait demandé d’exécuter la basse besogne, et d’aller davantage au rebond. Le soir même, Dennis lui répondait. A sa manière toujours ; en conférence de presse, il se déclarait capable de marquer 15 points par match. Toujours à contre-courant je vous dis ! Daly, qui connaissait son joueur, ne s’en outrait pas plus que de rigueur. Il le convoqua immédiatement après le match. Dennis, fier de son 9/15 au shoot, savait que cette prise d’initiative plongerait son coach dans une colère sourde et silencieuse, qui bientôt éclaterait.
Ce soir là, dans l’isolement de ce vestiaire vide, Daly lui répondit ainsi :
 » Ecoute Dennis, je sais que tu peux scorer. Tout le monde peut scorer. Et à vrai-dire, je ne sais pas si tu peux nous apporter ce supplément d’âme en défense. Je sais ce que je vais te demander à l’avenir. Tu es capable de mettre 15 points par match. 20 peut être. Tes partenaires s’occuperont du travail défensif. Ils vont récupérer les ballons, tu vas finir le travail.  »
C’était tout sauf le discours auquel s’attendait le provocateur Worm. Troublé, il se mua dans un long silence. Plus le coach insistait sur les qualités offensives de son joueur, et les vertus défensives des autres, plus son visage se figeait.
Au bout d’un moment, Dennis se ressaisit et reprit la parole.
 » Ecoutez Coach, j’ai pas confiance dans la défense des autres. Même Mugsy Bogues pourrait prendre des rebonds avec eux. N’y voyez rien de personnel, mais je préfère m’en charger moi même ».
Daly le connaissait bien. Il avait su lui parler. Il menait doucement son joueur vers une brillante carrière de défenseur. Il lui avait donné la hargne et la détermination. Et le soutien sans faille d’un père.
Dennis Rodman a reçu deux fois le titre deNBA Defensive Player of the Year (en 1990 et 1991), et 7 fois celui de NBA Rebounding Champion (de 1992 à 1998).

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serie spurs big 3 wallpaper gary storck

Pour clore en beauté cette semaine Spéciale Spurs, In Da Paint a choisi de rendre hommage au plus grand basketteur français de tous les temps. Le premier à avoir conquis un titre NBA. Pas mal. Invité six fois au All Star Game. OK. Le premier à avoir été sacré MVP des finales. Ça classe son homme ! Bravo à TP, à l'infatigable Big three des Spurs, à tous les role players, avec au premier rang Babac, et bien sûr au général Pop. Vivement l'année prochaine ! Pour clore en beauté cette semaine Spéciale Spurs, In Da Paint a choisi de rendre hommage au plus grand basketteur français de tous les temps. Le premier à avoir conquis un titre NBA. Pas mal. Invité six fois au All Star Game. OK. Le premier à avoir été sacré MVP des finales. Ça classe son homme !
Bravo à TP, à l’infatigable Big three des Spurs, à tous les role players, avec au premier rang Babac, et bien sûr au général Pop. Vivement l’année prochaine !

UN SOIR PAS COMME LES AUTRES Les Spurs sont menés de 2 points. 3.4 sec restent à joueur. La foule de l’AT&T est électrique et Popovitch a le regard des mauvais jours. Remise en jeu. La balle arrive dans les mains de Ginobili, serré par deux défenseurs teigneux. 2.8 sec. Il est à 1/11 au shoot, mais les travées ne s’y trompent pas. Il peut le caler. Il en a tant calé. On sait que la foule et la tension le transcendent. Le block de Duncan lui permet de s’extraire de l’étau défensif. 1.1 sec. Il s’élève. Le temps s’arrête. La foule est debout. La trajectoire du shoot est belle. Malheureusement, le ballon s’écrase sur l’arceau. La lumière rouge s’allume et éteint les espoirs de tout l’AT&T Center. Ce ne sera pas pour ce soir. Le public est déçu, mais le Spurs restent leader de conférence. Gino fait partie de ces joueurs qu’on voudrait ne jamais voir partir à la retraite. Allez Manu, on remet ça ! Encore un an ! Pour commencer… UN SOIR PAS COMME LES AUTRES
Les Spurs sont menés de 2 points. 3.4 sec restent à jouer. La foule de l’AT&T est électrique et Popovitch a le regard des mauvais jours. Remise en jeu. La balle arrive dans les mains de Ginobili, serré par deux défenseurs teigneux. 2.8 sec. Il est à 1/11 au shoot, mais les travées ne s’y trompent pas. Il peut le caler. Il en a tant calé. On sait que la foule et la tension le transcendent. Le block de Duncan lui permet de s’extraire de l’étau défensif. 1.1 sec. Il s’élève. Le temps s’arrête. La foule est debout. La trajectoire du shoot est belle.
Malheureusement, le ballon s’écrase sur l’arceau. La lumière rouge s’allume et éteint les espoirs de tout l’AT&T Center. Ce ne sera pas pour ce soir. Le public est déçu, mais le Spurs restent leader de conférence.
Gino fait partie de ces joueurs qu’on voudrait ne jamais voir partir à la retraite. Allez Manu, on remet ça ! Encore un an ! Pour commencer…

tim duncan gs br

SEMAINE SPURS SUR BASKETRETRO.COM Tim Duncan, The Big fundamental

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CAPTAIN SKYHOOK J’adore Jabbar. Il est de ces types dont on ne sait pas s’ils sont drôles ou flippants. S’ils plaisantent ou non. On a partagé le même vestiaire pendant des années et je suis toujours incapable de répondre à ces questions. Ce que je peux affirmer par contre c’est qu’il avait toujours les meilleures histoires, de celles qui captaient à coup sûr l’attention de tout un vestiaire rebelle et le plongeaient dans un silence digne d’accueillir l’hymne avant la finale. Attestées, fantaisistes ou carrément inventées, qui pouvait le dire ? A l’entendre, il avait appris les arts martiaux auprès de Bruce Lee, dans un temple perdu au cœur des montagnes chinoises, avait tutoyé la mort lorsqu’il était copilote de ligne, etc. Personnellement je me rangeais le plus souvent du côté des sceptiques, mais aucun d’entre nous n’aurait osé l’interrompre. Surement pour la jubilation que provoquaient ces récits incroyables, mais peut-être par crainte aussi. Un jour, je surpris une conversation où il expliquait à un jeune partenaire l’origine de son fameux Skyhook. C’est à la suite d’une fracture au coude droit qu’il aurait élaboré cette technique. Alors qu’il était plâtré, le bras comme une équerre, sa passion pour le jeu était trop forte pour rester éloigné des terrains plus longtemps. Il était retourné sur les parquets travailler sa main gauche. Pris par le jeu, le rythme s’intensifiait ; il tenta un tir à mi-distance du bras droit. Le geste, contraint par le plâtre, donna à la balle une trajectoire haute qui finit derrière la planche. Mais la technique était créée, restait à la peaufiner. Son jeune coéquipier, incrédule et impétueux, osa lui rappeler que George Mikan pratiquait déjà le bras roulé dans les années 50. Cette folie s’expliquait sans doute par la fougue et l’innocence due à sa verdeur. Jabbar le fixa quelques instants. Etait-il troublé ? furieux ou amusé ? Son regard en tout cas avait changé. Il se leva, et lui répondit avec l’imperturbable froideur qui le caractérisait : « Allez, va t’entraîner. Ton Skyhook ne va pas s’améliorer tout seul. » Qui était-il ? Qui pouvait le dire ? C’était parfait ainsi.

CAPTAIN SKYHOOK

J’adore Jabbar. Il est de ces types dont on ne sait pas s’ils sont drôles ou flippants. S’ils plaisantent ou non. On a partagé le même vestiaire pendant des années et je suis toujours incapable de répondre à ces questions.
Ce que je peux affirmer par contre c’est qu’il avait toujours les meilleures histoires, de celles qui captaient à coup sûr l’attention de tout un vestiaire rebelle et le plongeaient dans un silence digne d’accueillir l’hymne avant la finale.
Attestées, fantaisistes ou carrément inventées, qui pouvait le dire ? A l’entendre, il avait appris les arts martiaux auprès de Bruce Lee, dans un temple perdu au cœur des montagnes chinoises, avait tutoyé la mort lorsqu’il était copilote de ligne, etc.
Personnellement je me rangeais le plus souvent du côté des sceptiques, mais aucun d’entre nous n’aurait osé l’interrompre. Surement pour la jubilation que provoquaient ces récits incroyables, mais peut-être par crainte aussi.
Un jour, je surpris une conversation où il expliquait à un jeune partenaire l’origine de son fameux Skyhook. C’est à la suite d’une fracture au coude droit qu’il aurait élaboré cette technique. Alors qu’il était plâtré, le bras comme une équerre, sa passion pour le jeu était trop forte pour rester éloigné des terrains plus longtemps. Il était retourné sur les parquets travailler sa main gauche. Pris par le jeu, le rythme s’intensifiait ; il tenta un tir à mi-distance du bras droit. Le geste, contraint par le plâtre, donna à la balle une trajectoire haute qui finit derrière la planche. Mais la technique était créée, restait à la peaufiner.
Son jeune coéquipier, incrédule et impétueux, osa lui rappeler que George Mikan pratiquait déjà le bras roulé dans les années 50. Cette folie s’expliquait sans doute par la fougue et l’innocence due à sa verdeur. Jabbar le fixa quelques instants. Etait-il troublé ? furieux ou amusé ? Son regard en tout cas avait changé. Il se leva, et lui répondit avec l’imperturbable froideur qui le caractérisait : « Allez, va t’entraîner. Ton Skyhook ne va pas s’améliorer tout seul. »
Qui était-il ? Qui pouvait le dire ? C’était parfait ainsi.

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LETTRE DE MAGIC A LARRY BIRD Ahh Larry… Tu me manques vieux frère. Sacré rival… Je peux te le dire maintenant que le soleil se couche sur nos deux carrières. Parfois je me demande si Magic aurait existé sans toi. Est-ce que mes Spartans auraient gagné le titre NCAA contre une autre équipe que tes Sycamores ? Est-ce que les Lakers auraient soulevé cinq fois le trophée sans toi, mon grand rival, vieux rascal, mon égal. Pour le grand spectacle, il me fallait un alter-ego. Nous étions indissociables, comme l’ombre et la lumière. Quand j’étais à la baguette, et multipliais les tours de passe-passe, tu savais te faire discret, attendant ton heure. Et inversement. Avec ce numéro de duettistes nous nous sommes partagés presque tous les titres NBA des dix dernières années. Le temps a passé et Barcelone sera certainement notre dernier tour de piste. Le Basket nous a tout donné. Les étoiles à la hauteur de l’arceau. Mais les étoiles sont filantes, comme les filles et le succès. Comme le reflux d’une vague, il va tout reprendre. On est vieux maintenant. Il va nous laisser à présent, toi avec le dos bloqué comme un strapontin trop rouillé, moi avec ma maladie. Restera alors le souvenir de cet instant fugace, avec comme rappel, peut-être, nos maillots flottants au gré des cris du Boston Garden et du Great Western Forum. Magic

LETTRE DE MAGIC A LARRY BIRD

Ahh Larry… Tu me manques vieux frère. Sacré rival… Je peux te le dire maintenant que le soleil se couche sur nos deux carrières.

Parfois je me demande si Magic aurait existé sans toi. Est-ce que mes Spartans auraient gagné le titre NCAA contre une autre équipe que tes Sycamores ? Est-ce que les Lakers auraient soulevé cinq fois le trophée sans toi, mon grand rival, vieux rascal, mon égal.
Pour le grand spectacle, il me fallait un alter-ego. Nous étions indissociables, comme l’ombre et la lumière. Quand j’étais à la baguette, et multipliais les tours de passe-passe, tu savais te faire discret, attendant ton heure. Et inversement. Avec ce numéro de duettistes nous nous sommes partagés presque tous les titres NBA des dix dernières années. Le temps a passé et Barcelone sera certainement notre dernier tour de piste.
Le Basket nous a tout donné. Les étoiles à la hauteur de l’arceau. Mais les étoiles sont filantes, comme les filles et le succès. Comme le reflux d’une vague, il va tout reprendre. On est vieux maintenant. Il va nous laisser à présent, toi avec le dos bloqué comme un strapontin trop rouillé, moi avec ma maladie.

Restera alors le souvenir de cet instant fugace, avec comme rappel, peut-être, nos maillots flottants au gré des cris du Boston Garden et du Great Western Forum.

Magic

 

 

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Devant le placard immense qui regorge de sneakers, Allen Iverson est assis. Son esprit est déjà au Staples Center. Ce soir il s’envolera pour L.A jouer sa première finale. Il tient une paire qu’il a sorti du placard. Des chaussures élimées à crampons, de l’époque où il ne savait pas encore quelle carrière embrasser. Foot US ou Basket ? Il a toujours préféré le foot. Sans une sœur au cœur malade et cette proposition de bourse de Georgetown, il n’aurait certainement pas choisi le basket. Il n’aurait pas été premier choix de la Draft 96 ni M.V.P de la saison. Ce soir il partira affronter son destin. Si les Sixers gagnent la bague, cette question lancinante prendra fin.

 

Devant le placard immense qui regorge de sneakers, Allen Iverson est assis. Son esprit est déjà au Staples Center. Ce soir il s’envolera pour L.A jouer sa première finale. Il tient une paire qu’il a sortie du placard. Des chaussures élimées à crampons, de l’époque où il ne savait pas encore quelle carrière embrasser.
Foot US ou Basket ? Il a toujours préféré le foot. Sans une sœur au cœur malade et cette proposition de bourse de Georgetown, il n’aurait certainement pas choisi le basket. Il n’aurait pas été premier choix de la Draft 96 ni M.V.P de la saison. Ce soir il partira affronter son destin. Si les Sixers gagnent la bague, cette question lancinante prendra fin.

 

 

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Poster bball gary storck

 

shaunw kemp by gary storck seattle sonics

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